Un peu d’histoire

  • Des origines antiques

IMG_5452Si des témoignages historiques montrent que, quelques 1000 ans avant notre ère (2700 – 1400 av. JC), le Roi Minos et ses pairs donnaient leur appui royal à la pratique d’exercices physiques, la Gymnastique reste intimement liée aux Jeux de l’Antiquité. Les athlètes disputaient alors diverses épreuves sous le titre générique de « Gymnastique ». On dénombrait la lutte et le saut par-dessus des taureaux, si l’on se réfère aux illustrations observées sur des vestiges (poteries). Le substantif «gymnastique» vient d’ailleurs du grec «gumnos», lequel signifie nu (les femmes n’étaient pas admises aux Jeux de l’époque à l’exception de la prêtresse) et du latin « gymnasticus » : exercice physique qui apparaît en 1361.

La Gymnastique peut donc se targuer d’être l’un des sports olympiques les plus anciens.

  • Un réel développement au XIXème siècle

C’est au XIXème siècle que la Gymnastique connaît un important développement. Deux styles s’affrontent alors : le suédois (exercices libres d’ensembles) et l’allemand (utilisant des agrès). De vastes gymnases en plein air  se sont développés en Europe au cours de ce siècle, espaces dans lesquels les hommes se livraient à des exercices « musclés »  pour impressionner leurs compagnes.

La Gymnastique est également associée à l’époque à l’armée. Aujourd’hui, des traces de ce passé « militaire » subsistent. Voyez par exemple la marche d’entrée des athlètes ou encore le salut aux juges.

  • Un sport historiquement olympique…

La Gymnastique, dite « Artistique » connaît son essor au XIXème siècle. Son intégration au programme olympique dès 1896, année des premiers J.O. de l’Histoire moderne, la rend particulièrement attractive ? Il est d’ailleurs intéressant de noter que la Gymnastique Artistique, sous sa forme Masculine, est l’une des rares disciplines à avoir toujours fait partie du programme olympique.

La première compétition gymnique olympique, disputée à Athènes en 1896, rassemble 18 gymnastes issus de cinq pays. Ces derniers présentent alors des exercices libres à différents agrès : la barre fixe, les barres parallèles, le cheval-arçons, les anneaux, le saut, le grimper à la corde, le lever de poids et d’autres disciplines telles que l’athlétisme et la lutte. Les Allemands sont les grands gagnants de ces épreuves, à l’issue desquelles seules des médailles d’or et d’argent sont distribuées.

Depuis cette 1ère édition des Jeux Olympiques, de nombreux changements ont été apportés à la discipline :
– Le nombre d’agrès utilisés. Par exemple en 1936, les concours aux agrès pour hommes s’articulaient autour de l’exercice libre (précurseur du sol), du cheval-arçons, des barres parallèles, de la barre fixe, des anneaux et du saut de cheval.
– Le nombre de gymnastes par équipe
– La qualité des exercices

Jusqu’en 1948, elle connaît de profonds développements qui lui permettent de s’étendre dans le monde entier. Mais les moyens manquent : les épreuves se disputaient souvent en plein air et n’étaient pas régies de façon rigoureuse. Il n’était pas non plus rare que certaines fédérations se déplacent avec leur propre cheval-arçons.

Ce n’est qu’aux J.O de 1952, à Helsinki, que la gymnastique acquiert sa forme définitive, délaissant certains agrès ou programmes « originels », tels que le tir à la corde, les exercices de groupe aux barres, les exercices d’ensemble avec ou sans engins, le saut de cheval latéral, le saut avec tremplin ou les anneaux balançants (pour les féminines).

  • Une discipline également pour les femmes

La Gymnastique se féminise également, mais plus tardivement. Rappelez-vous de l’origine du substantif «gymnastique», qui vient du grec «gumnos», lequel signifie nu. Cette nudité explique pourquoi les femmes n’étaient pas admises aux Jeux du passé, même au titre de spectatrices !

Il faut attendre la fin du XIXème siècle pour voir les femmes faire leur apparition dans cette discipline. La première société de Gymnastique féminine est ainsi fondée en Suisse en 1860. La première compétition féminine est, elle, organisée en 1894 en Allemagne. En France, il faudra attendre 1910 pour que soient créées les premières sociétés exclusivement féminines telles que la Société féminine de Gymnastique de Lyon ou encore l’Eglantine de Lyon.

Alors que la gymnastique masculine moderne sera imposée par M. Coubertin lors des premiers Jeux Olympiques de 1896, ce n’est qu’en 1928, à Amsterdam, que les féminines feront leur première apparition. Cinq nations sont alors présentes. Les gymnastes, en jupe courte, exécutent des exercices d’ensemble au sol et aux agrès. Elles y accusent alors un gros retard technique sur les hommes et le programme ne ressemble guère à celui d’aujourd’hui. Depuis, agrès, tenues, programmes et techniques ont bien évolué et les femmes rivalisent d’audace et de virtuosité avec leurs homologues masculins.

Depuis cette première apparition olympique, de nombreux changements sont intervenus : nombre d’engins utilisés, nombre de gymnastes par équipe, qualité des exercices… Les faits les plus marquants de cette évolution sont :
– De 1908 à 1912, les dames présentaient des exercices de grands groupes.
– En 1934, pour leur première participation aux Championnats du Monde à Budapest (la dixième pour les hommes), les gymnastes présentent un exercice d’ensemble au sol, un exercice à la poutre, un aux barres parallèles et un saut. Le programme comporte également trois épreuves athlétiques : une course de soixante mètres, un saut en longueur, un lancer de javelot. C’est l’arrivée des premiers shorts et les tapis de réception remplacent le sable. La Hongroise Gabi Mesjaros y réalise un exploit : elle exécute le premier grand écart à la poutre.
– Dès 1936, aux Jeux Olympiques de Berlin, les dames pratiquent séparément leur propre compétition, avec des exercices libres et imposés aux barres asymétriques (qui sont en fait des barres parallèles dont l’une a été montée), à la poutre et au saut de cheval ainsi que des exercices au choix en groupes, avec et sans engin.
– En 1938, aux Championnats du Monde de Prague, les barres parallèles disparaissent définitivement au profit des barres asymétriques. Les anneaux balançants font leur apparition.
– En 1948, les Jeux Olympiques de Londres se déroulent pour la première fois en salle. Autres nouveautés : la poutre prend sa largeur actuelle, soit dix centimètres, et le praticable au sol passe à dix mètres sur dix. Les femmes présentent même un exercice imposé aux anneaux ! Enfin, les premiers justaucorps, alors à manches courtes, sont en tissu épais avec une petite ceinture à la taille.
– En 1950, aux Championnats du Monde à Bâle, les anneaux balançants figurent pour la dernière fois au programme compétitif.
– Les J.O. de 1952, à Helsinki, sont les premiers où les dames furent admises à titre individuel avec un programme comportant quatre engins : le saut, les barres asymétriques, la poutre et le sol. C’est à cette date que la Gymnastique acquiert sa forme définitive. Les épreuves d’athlétisme, elles, disparaîtront en 1954 à l’occasion des Championnats du Monde à Rome. Les exercices d’ensemble avec un ou plusieurs engins, comme les massues, les rubans, les ballons et les cordes, feront partie du programme artistique jusqu’aux Jeux Olympiques de 1956.
– En 1956, aux Jeux Olympiques à Melbourne, les équipes sont constituées de six gymnastes pour cinq notes qui comptent. Cette formule est d’ailleurs toujours en vigueur.
– En 1958, aux Championnats du Monde à Moscou, l’exercice d’ensemble au sol disparaît. Il est remplacé par un exercice individuel pour lequel la musique est autorisée. C’est alors un pianiste dans la salle qui accompagne les évolutions des gymnastes.
– En 1960, les Jeux Olympiques à Rome sont marqués par une nette évolution technique et une prise de risque grandissante : la roulade élevée, le flic-flac sur la poutre (qui est toujours en bois) ; la rondade, le flic-flac et le salto au sol. Cette progression est liée à celle du matériel : les tapis de réception sont plus épais et les praticables légèrement élastiques.
– En 1967, lors de la Coupe d’Europe à Amsterdam, la Tchèque Vera Caslavska obtient le premier 10 de l’histoire en finale à la poutre et au sol. La conception de barres à haubans permet une nouvelle forme de travail à cet appareil.

Mais une figure emblématique a tout particulièrement marqué la Gymnastique Artistique Féminine : Nadia Comaneci. En 1976, à peine âgée de 15 ans, elle accumule les 10 sur 10 aux Jeux Olympiques de Montréal. C’est sous son impulsion que la Gymnastique féminine prend la dimension d’un véritable spectacle.

  • La Gymnastique Artistique aujourd’hui

La Gymnastique Artistique est aujourd’hui l’un des sports les plus populaires du programme olympique et aussi l’un des plus exigeants. Pratiquée partout dans le monde, elle requiert force, souplesse, équilibre, expression et une touche artistique. Elle jouit désormais d’une très grande popularité, tout particulièrement lors des rendez-vous olympiques.

La Gymnastique Artistique est gérée sur le plan mondial par la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG), fondée en 1881 à Liège (BEL). Elle compte plus que 130 fédérations affiliées et 4 fédérations associées. Elle reste la « Reine » des disciplines des compétitions de la FIG, aux côtés de la Gymnastique Rythmique, du Trampoline, de la Gymnastique Aérobic et de la Gymnastique Acrobatique.