Les agrès

  • En Gymnastique Artistique Masculine

– Le sol : un travail d’acrobate

Au sol, les gymnastes doivent  » s’exprimer  » entre 50  et 70 secondes , dans un exercice où alternent les mouvements d’acrobaties pures et de chorégraphies. C’est un harmonieux cocktail de détent , de force , de souplesse  et d’équilibre.

L’exercice, qui comprend principalement 3 à 4 séries acrobatiques exécutées dans au moins deux directions (avant, arrière ou latérale), doit également inclure des mouvements d’équilibre, de souplesse  (comme le grand écart) et de force (appui tendu renversé par la planche bras tendus, par exemple). Il n’y a pas d’accompagnement musical pour les gymnastes masculins.

Avec le nouveau code de pointage, pour acquérir un bonus, les gymnastes exécutent des enchaînements d’acrobaties multiples. Par exemple : salto avant tendu suivi d’un deuxième salto avant tendu, puis d’un troisième salto vrillé.

Les meilleurs gymnastes du monde réalisent des mouvements incroyables au sol. Par exemple: un double salto carpé avec trois vrilles ou un salto avec trois vrilles et demie, suivi par un salto en avant carpé avec vrille !

L’exercice au sol se déroule sur un praticable mesurant 12 m x 12 m. Ce dernier est entouré d’une bande de sécurité d’un mètre. Il doit absorber l’énergie de mouvement et amortir les chocs. Le revêtement ne doit pas provoquer de brûlure par frottement.

– Le cheval d’arçons – tournez jeunesse !

Toute la difficulté de cet exercice réside dans la réalisation d’un mouvement régulier et continu  sur le plan horizontal. A cet appareil, les gymnastes réalisent un travail en appui : seules les mains peuvent toucher  le cheval. Les figures doivent être réalisées sans rupture de rythme, en élan et en déplacement sur les trois parties du cheval  (le centre et les deux extrémités). La capacité de conduire son corps  pour tracer une succession d’éléments circulaires, unis en une composition harmonieuse, est la quintessence du travail au cheval-arçons.

Durant son exercice, le gymnaste doit proposer des mouvements circulaires du corps, des cercles des deux jambes, des ciseaux avant et arrière  et des passages alternatifs de jambes. Les cercles jambes serrées doivent prédominer sur ceux avec jambes écartées. Seuls quelques ciseaux viennent entrecouper l’harmonie du mouvement. Les cercles Thomas sont les plus spectaculaires, tout comme la sortie en Appui Tendu Renversé  avec ou sans changement de face.

Hauteur : 1,15 mètre (du sol)
Longueur supérieure : 1,60 mètre
Distance entre les arçons : 40 à 45 cm

– Les anneaux : la force pas tranquille

C’est l’appareil qui sollicite le plus de force musculaire. En suspension et en appui, le gymnaste démontre tant sa force que son équilibre. Tout balancement est source de pénalisation. L’exercice doit compter au moins deux appuis renversés, l’un exécuté en force et l’autre en élan. Les éléments de force, comme la croix de fer, doivent être maintenus au moins deux secondes. Le gymnaste doit aussi présenter une série de mouvements et d’immobilisations, en alternant les éléments avant et arrière. En fin d’exercice, il réalise une sortie qui met en valeur  sa maîtrise acrobatique. La tendance du travail actuel nécessite une force de plus en plus grande puisqu’au plus haut niveau, les gymnastes effectuent cinq, voire six éléments de force.

Savoir rendre apparemment simple et fluide la combinaison de la force statique et de l’équilibre  dynamique est une expression particulière de l’art véritable de la motricité.

Hauteur : 2.75 mètres (du sol)

– La table de saut : un homme s’envole

Après une course d’élan  de 25 mètres et un appel explosif sur le tremplin, le gymnaste s’envole pour poser les mains, ou une seule, sur la table. A la suite de cette brève impulsion des bras sur la table, le gymnaste réalise une figure de haut vol avec une ou plusieurs rotations  autour des différents axes du corps.

Chaque saut possède un coefficient correspondant à sa difficulté  et doit montrer des mouvements clairs, en combinant hauteur et longueur et une ou plusieurs rotations. La diversité des sauts ne cesse de croître et les gymnastes inventent leurs propres figures. Des lignes sur le sol permettent  d’évaluer l’éloignement du gymnaste et sa position par rapport à l’axe de l’élan, pour l’attribution d’un bonus. Le saut se conclut par une réception stable  dans l’alignement de la table.

La rapidité et la puissance, unies à une acrobatie subtile, déterminent et caractérisent la performance physique et le pouvoir de coordination dans les prestations à la table de saut (anciennement cheval de saut).

Info + : Aux Mondiaux de 2001, la table de saut  succède au cheval de saut.

Longueur de la table de saut : 1,20 mètre
Largeur : 95 cm
Hauteur (point max.) : 1,35 m

– Les barres parallèles : dessus-dessous

C’est une combinaison permanente de suspension  et d’équilibre, d’élan, de voltige  et de maintien, une variation permanente et dynamique avec un travail au-dessus et en-dessous des barres. Le travail actuel tend vers des difficultés comme les grands tours arrière ou les doubles saltos entre les barres. Une, deux ou trois rotations composent maintenant les exercices. Les sorties sont de plus en plus complexes et exécutées avec beaucoup d’amplitude. Les difficultés à cet appareil s’apparentent de plus en plus à celles que l’on retrouve à la barre fixe.

Hauteur : 2m
Écartement des barres : Réglable

– La barre fixe : lunes et soleils au rendez-vous

Les gymnastes à cet appareil enchaînent les rotations, qui doivent être limpides  et continues. Leur corps ne doit jamais toucher la barre. Ils peuvent travailler sur un bras.

Au plus haut niveau, les gymnastes réalisent dans leur mouvement trois, voire quatre lâchers de barre, parfois enchaînés, parfois avec une pirouette.

La sortie permet d’apprécier le sens acrobatique et spectaculaire du gymnaste, qui combine les rotations dans tous les axes.

Hauteur : 2,80 mètres (du sol)
Largeur : 2,40 m

  • En Gymnastique Artistique Féminine

– Le sol : la légèreté de l’être

Le sol est l’épreuve phare de la gymnastique féminine. La chorégraphie doit correspondre au caractère de la musique et au type de la gymnaste. Elle vole, virevolte, tourne, saute et danse à la fois avec grâce et virtuosité, pendant plus d’une minute dix, en utilisant toute la surface du praticable.

Jusqu’en 1950, les gymnastes réalisaient leur exercice sans musique à même le sol. Aujourd’hui, l’exercice au sol est réalisé sur fond musical (contrairement aux garçons) pour souligner la prestation. La durée de l’exercice ne doit pas dépasser 1:30 minute (90 sec). La gymnaste effectue trois séquences acrobatiques, à différentes hauteurs, accompagnées de passages chorégraphiques où l’expression et l’émotion sont au rendez-vous. Un enchaînement actuel comporte de trois à quatre diagonales (très rarement cinq), que la gymnaste trace en aller et parfois en retour. Toute la surface du praticable doit être utilisée. Le rythme, la vitesse et l’humeur du programme doivent varier. Individualité, originalité, maturité, maîtrise et une exécution artistique sont nécessaires pour obtenir une note élevée.

– Le saut : vive comme l’éclair

Chaque saut possède sa propre valeur en fonction de sa difficulté : la complexité du saut, l’envol, la tenue du corps et la réception. Cette dernière doit être bien contrôlée. La note du saut résulte de la moyenne des deux sauts. Les jeunes filles doivent impérativement poser les deux mains sur la table de saut placée dans le sens de la piste d’élan. Après un très bref appui, elles réalisent une figure acrobatique dans l’espace.

Avant l’impulsion des deux pieds sur le tremplin, la gymnaste peut effectuer, si elle le désire, un élément préparatoire comme une rondade, mais surtout elle se doit d’assurer une réception la plus stable possible. Dynamisme, amplitude, puissance et précision dans les rotations caractérisent les différentes phases.

Lors des Championnats du Monde 2001 à Gand, une nouvelle table de saut a été utilisée pour la première fois à la place du cheval traditionnel. Cette table de saut doit assurer une meilleure sécurité aux gymnastes, en leur permettant en même temps d’exécuter d’une manière optimale les difficultés techniques des sauts complexes.

– La poutre à la conquête de l’équilibre

Pendant plus de 70 secondes (la durée de l’exercice à la poutre ne doit pas dépasser 90 secondes), sur une bande large de dix centimètres, la gymnaste se joue des lois de la pesanteur. Cet exercice associe acrobaties, souplesse, équilibre, rythme et expression. Une technique de précision et un grand pouvoir de concentration sont les clefs de la réussite à cet appareil de vérité.

La gymnaste alterne sauts, mouvements acrobatiques et équilibres selon un déroulement chorégraphique (environ cinq longueurs). C’est un appareil très redouté où les chutes sont fréquentes. La gymnaste doit utiliser toute la longueur de la poutre. L’exercice est caractérisé par l’élégance, la flexibilité, le rythme, le tempo, l’équilibre, la confiance et la maîtrise. Les séries d’éléments acrobatiques avec sortie sont très spectaculaires.
Un bon exercice comprend des éléments acrobatiques et gymniques, ainsi que des séries. Tous sont liés d’une façon harmonieuse pour créer des points culminants. On attend de la gymnaste une présentation avec des changements dynamiques entre salti, tours, sauts et éléments d’équilibre.

– Les barres asymétriques : l’éloge de la virtuosité

Très spectaculaire, cet appareil est un cocktail de force, de précision, de concentration et de courage. Les mouvements balancés sont prédominants à cet appareil. La gymnaste, sans temps d’arrêt, évolue sur les deux barres, dans les deux directions (en avant et en arrière), au-dessus, entre et au-dessous des barres. Elle alterne des phases d’appui et de suspension, des salti, des changements de face et de prises, et des grands tours. La sortie est une combinaison de rotations, avant, arrière ou longitudinale. La jeune fille ne peut enchaîner plus de quatre figures à la même barre. Les enchaînements aux barres asymétriques comportent au minimum dix éléments en suspension, en appui ou en libre, avec élan.